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Les Marcheurs d’Avila Les Marcheurs d'Avila sont nés d'une rencontre avec cette petite ville espagnole. A partir de ses propres photos, dans un jeu graphique de déconstruction puis de reconstruction Nancy Barwell crée de nouveaux espaces imaginaires. Les lignes de fuite, les ogives, les colonnes animent des scènes où des passants se faufilent comme des ombres éphémères ou des silhouettes creuses. Certains objets plastiques tels que lanterne, pli, ou inscription viennent découper l'espace et enrichir l'aspect énigmatique de ces compositions. Les ruptures de forme et d'espace, les valeurs enchaînées multiplient les facettes et les temps successifs du mouvement de la marche. Parfois une masse humaine bourgeonnante et compacte se glisse dans les replis mystérieux de la composition. Toutes ces formes se répondent dans un espace réinventé, qui cherche à entraîner l'esprit dans la mobilité de l'œil. Ce déplacement de la perception, engendre le trouble et induit une équivoque du regard entre ce qui se donne à voir et ce qui se voit. Si, sur certaines zones de l'image, le spectateur peut se projeter dans la vraisemblance d'un compagnonnage avec les marcheurs, en d'autres points il ne le peut plus, restant lui-même en suspens, voire écarté de la scène, livré à la perplexité de l'interrogation entre ce qu'il voit être vrai, et ce qu'il sait ne pas être vrai. Préoccupée par les questions de l’origine, du territoire, de la mémoire et de la perte, cette artiste utilise dans son travail plastique la figure du Marcheur comme paradigme de l’humain qui avance, non tant vers une destination que vers un destin. Elle utilise les qualités plastiques de l’ombre qui accompagne chaque silhouette. L’emploi du fusain, médium fragile comme le souvenir d’un rêve, est une poussière méditative et nostalgique du temps qui passe. Il s'effrite et ne laisse que quelques traces dans la mémoire du papier comme sur les doigts. Mais la vibration de chaque trait permettant la découverte miroitante de l’intime, engendre un espace privé, en équilibre entre le vide et le mystère.